Eun-Me Ahn est une femme engagée, une artiste qui n’hésite pas à aborder les sujets sensibles, quitte à briser quelques tabous sur son passage. 

Dans Koshigi Monologue, elle donne la parole à de vieilles dames qui se livrent sur leur première expérience sexuelle et le début de leur vie conjugale dans la Corée de l’après-guerre. Avec pudeur, parfois avec malice et des regrets souvent, elles racontent les mariages arrangés et la pression sociale. Leur naïveté et leur ignorance de la chose. La violence dont elles ont parfois été victimes et leur résignation en l’absence d’échappatoire.

​

La chorégraphe met les enregistrements de ces récits dans la bouche de ses neuf danseurs, hommes comme femmes, qui prêtent leurs corps à ces voix pour questionner avec force, entre danse et théâtre, la condition des femmes dans nos sociétés. Avec eux, avec elles, on sourit, on s’indigne, on pleure. On mesure les avancées accomplies, mais surtout le long chemin qui reste encore à parcourir.

​